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Avant qu'elle ne se fâne

« Il était une foi,

Qui, 

 Située dans les tripes,

 Abreuvait une fleur de vie

 Avant qu’elle ne se fane » 

 Cette pièce est le témoignage dansé d’un homme prenant conscience que depuis son enfance, son comportement lui a été dicté par des normes sociétales basées sur la peur de lui-même et de l’autre.L’effondrement de ses fondations le précipite dans un espace chaotique, fait de libertés et de possibles. Quels repères alors choisir pour se reconstruire autrement, quelles racines doit-il à nouveau déployer pour puiser l’essence de son existence ?

« Le décès brutal de mon père et le voyage en Inde qui a suivi ont déclenché en moi ce questionnement universel : la mort t’attend au bout de la route, alors comment décides-tu de voyager jusque-là ? »

Marc Ribault

Contactez AToU

Solo 2013

Avant qu'elle ne se fane témoigne de la confrontation d'un homme avec ses peurs profondes

Distribution
Chorégraphe : Marc Ribault
Interprètes : Boris Zordan, Marc Ribault, Avec la participation du groupe de rap T.I.N.A.
Production : AToU
Autour de la création
Photo de la création Avant qu'elle ne se fâne

Interview Marc Ribault

Anan Atoyama : Marc, pourquoi avoir ce solo ?

Marc Ribault : Mon père a été foudroyé d’une crise cardiaque il y a quelques années. Sans que je puisse m’en rendre compte à l’époque, cet événement a déclenché dans mon subconscient une lame de fond qui est devenue une vague déferlant sur ma conscience deux ans plus tard, au retour d’un voyage en Inde. Cette vague noya tous les repères fondamentaux sur lesquels je m’étais construit jusqu’alors. Le  mélange d’une crise d’adolescence retardée et d’une crise de la quarantaine avancée…C’est une expérience que j’ai eu besoin de partager car même si elle est intime et personnelle, le questionnement qu’elle contient, celui du sens de notre existence, est universel et intemporel. C’est un questionnement qui rentre facilement en resonance avec le travail de AToU.

A.A : Ce n’est d’ailleurs pas tout à fait un solo…

M.R : En effet, j’ai voulu témoigner d’un cheminement psychologique et émotionnel : C’est un récit. Je ne pense pas que la danse soit pour les histoires, je suis plus sensible pour cela à l’écriture, le cinéma ou le théâtre. J’ai donc fait le choix de mêler la puissance  de l’indicible caractéristique de la danse à des scènes de théâtre avec le comédien et rappeur Boris Zordan, à de la musique Live avec le groupe T.I.N.A et à  des projections vidéos. Tous interprètent une facette différente de mon psychisme, C’est pourquoi je considère cette pièce comme un solo. Mais ne vous inquiétez pas, tout le monde est crédité sur le programme !

Tout cela semble bien riche… Comment as-tu donc « condansé » toutes ces approches ?

Je me suis appliqué à respecter trois règles. 

La première est de n’avoir utilisé que trois musiques dont l’une, la fameuse Toccata en Ré mineur de Bach interprétée à la harpe, sert de fil conducteur car elle revient tout au long du solo. 

La deuxième règle est d’avoir confié à Boris Zordan, mon inconscient, le rôle d’expliciter par la parole et le jeu le déroulement du récit : Je suis, en dansant, le corps en reaction aux sentiments et aux émotions qui me traversent : l’inconscient, lui, connaît les causes, anticipe les conséquences et maîtrise chaque étape de ce qu’il m’arrive et il prend le public à témoin, comme une sorte de montreur de foire. 

Enfin, la troisième règle est de clarifier les étapes. J’ai, en partie, retrouvé mon cheminement chez le Zarathoustra de Nietzsche. Je me suis donc appuyé dessus pour mes propres étapes : Celle du chameau, respect de la norme ; Du lion, la rébellion et le trouble ; et celle de l’enfant, la reconstruction dans la spontanéité.

Les spectateurs ne vont pas forcément saisir tous les degrés de lecture en une seule fois, mais l’essentiel est qu’ils trouvent le propos authentique afin de pouvoir y construire des ponts entre leur histoire et la mienne.

Justement, quels ponts ? Que cherches-tu à partager avec le spectateur, ou à provoquer ?

Je vois chacune de nos existences comme une fleur, qui peut se faner avant que nous ayons pu nous enrichir de sa beauté. Nous vivons dans un pays riche et avons pour la plupart la chance de pouvoir décider de notre vie. Il est facile de confier cette responsabilité à autrui ou de laisser la société décider pour nous et un jour : Pouf ! On n’est plus là ! Nos angoisses et nos peurs sont légitimes, mais les fuir constamment nous fait passer à côté de notre existence : Il faut bien de l’ombre pour qu’il y est de la lumière. Une balançoire ne fait pas que monter ou descendre, sinon, comment vivre la joie de ce moment de suspension entre les deux, ou tous les potentiels se rassemblent dans ce mystère hors de l’espace et du temps ? Avec ce spectacle, j’espère inciter les spectateurs à ne plus avoir peur de se poser la question de leur propre mort. C’est actuellement libérateur pour moi, peut-être le sera-t-il pour eux aussi.



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